Eglises d'Asie – Vietnam
Nouvelle arrestation d’un militant chrétien ayant déjà purgé une première peine de quatre ans de prison
Publié le 25/01/2017
… Donald Trump. Celui-ci oriente son pays vers l’abandon du partenariat commercial passé avec les pays de l’Asie-Pacifique et des exigences qui l’accompagnaient en matière humanitaire. Au Vietnam, depuis peu, se multiplient les arrestations de dissidents et blogueurs. Certains prisonniers de conscience sont arrêtés de nouveau. Les discours du secrétaire général, réélu depuis un an, Nguyên Phu Trong, incite les membres du Parti communiste à lutter contre « le relâchement idéologique ».
Un récent événement confirme cette reprise de la répression : l’arrestation d’un jeune chrétien protestant, ancien prisonnier politique, libéré en août 2015, Nguyên Van Oai. Sa famille vient en effet de recevoir un avis de la Sécurité publique lui annonçant que Oai avait été arrêté sur une route de la province du Nghê An, le 19 janvier dernier.
Militant dans les domaines religieux et social
Les autorités policières reprochent à Nguyên Van Oai de s’être opposé à un agent dans l’exercice de ses fonctions et de ne pas s’être soumis aux exigences de l’assignation à résidence de quatre ans à laquelle il est condamné. Une accusation récusée en totalité par son épouse, qui a rapporté les faits à l’attention de l’opinion publique.
Nguyên Van Oai est un chrétien âgé de 32 ans, issu de la province du Nghê An. Militant aussi bien dans le domaine religieux que social, pigiste dans la presse animée par les rédemptoristes de l’époque, il avait participé à plusieurs sessions d’étude sur la doctrine sociale de l’Eglise catholique. On l’avait aperçu dans les manifestations populaires contre l’expansionnisme chinois. Il a été l’un des premiers arrêtés du groupe des 17 militants chrétiens appréhendés au cours d’une période allant de la fin du mois de juillet 2011 au début de l’année suivante. Il était le seul protestant du groupe, les autres jeunes gens arrêtés étant tous catholiques. Il avait été arrêté le 2 août 2011 à Saigon au titre de l’article 79 du Code pénal (« tentative de renversement du pouvoir populaire »).
Lors d’un premier procès en première instance au tribunal du Nghê An où comparaissaient 14 ses compagnons, il avait été condamné à quatre ans de prison ferme, peine qui fut confirmée ensuite par le procès en appel. Sa libération de prison avait eu lieu le 2 août 2015. Il lui reste à purger ses quatre ans de résidence surveillée.
(eda/jm)